Capsulite rétractile
DEFINITION
La capsulite rétractile ou épaule gelée (frozen shoulder) est une diminution de la capacité articulaire (volume articulaire) de l’épaule.
ANATOMIE
Cette diminution du volume articulaire est due à une rétraction des ligaments ainsi qu’à la fermeture de l’intervalle des rotateurs de l’épaule.
ETIOLOGIE
Elle est dite idiopathique lorsqu’aucune cause n’est retrouvée.
La capsulite est dite secondaire lorsqu’on retrouve une cause comme un traumatisme, une lésion des tendons de la coiffe des rotateurs ou une chirurgie de l’épaule récente (tendons de la coiffe des rotateurs, instabilité de l’épaule, calcification tendineuse).
Un certain nombre de facteurs favorisants ont été retrouvés notamment, le diabète chez l’homme et la femme (la survenue d’une capsulite est 4 fois plus fréquente en cas de diabète), et les désordres thyroïdiens chez la femme.
D’autres facteurs favorisants sont le terrain anxieux, une douleur chronique de l’épaule ou des antécédents de cicatrice chéloïde.
PRESENTATION CLINIQUE
L’examen clinique de l’épaule permet de rechercher de nombreux signes ou symptômes:
- La femme est plus souvent atteinte que l’homme.
- Le tableau clinique est celui d’une diminution des mobilités actives et passives associées à une douleur.
Il y a classiquement 3 phases dans cette pathologie qui durent chacune de 4 à 6 mois en moyenne :
- La première phase correspond à une perte progressive des mobilités de l’épaule et à une aggravation de la douleur d’épaule.
- La seconde phase est une persistance de la raideur d’épaule avec amélioration des douleurs.
- La dernière phase correspond à une amélioration des mobilités articulaire.
Les douleurs de l’épaule peuvent être initialement très vives, à recrudescence nocturne et insomniantes.
Le diagnostic est clinique devant la diminution des rotations externes dans un contexte douloureux.
TRAITEMENT :
Le contrôle d’une glycémie (taux de sucre dans le sang) équilibrée fait partie du traitement en cas de diabète.
Les possibilités thérapeutiques, sont un traitement antalgique (médicaments contre la douleur), de la rééducation très douce (notamment en piscine) et totalement indolore, des injections articulaires de cortisone, une arthro-distension en radiologie (distension de l’articulation par injection intra articulaire d’un mélange de cortisone, anesthésiques locaux et sérum glacé sous contrôle radiologique), les mobilisations sous anesthésie et enfin l’arthrolyse chirurgicale (libération articulaire sous arthroscopie, technique moderne mini invasive).
Les traitements interventionnels sont très contestés. En effet une capsulite succède parfois à un traumatisme ou à une intervention et le traitement, par manipulation ou par arthrolyse arthroscopique, constitue un nouveau traumatisme. Ce nouveau traumatisme risque d’aggraver la capsulite.
Pour raccourcir l’évolution de la capsulite de l’épaule, notre préférence va à l’arthro-distension.
Une fois calmée la phase initiale la plus douloureuse, et en l’absence de récupération par physiothérapie, le patient est confié à un radiologue expérimenté.
Le radiologue réalise une injection d’un mélange d’anesthésiques locaux, de cortisone et de sérum glacé. Le but de cette injection est double, il permet d’une part d’apprécier la sévérité de la capsulite, et d’autre part de « décoller » la capsule articulaire en étant très peu « agressif » pour permettre la récupération des mobilités.
L’arthro-distension permet de classer la capsulite en 3 formes, sévère lorsque la capacité articulaire est inférieure ou égale à 5cc, modérée entre 6 et 8cc, et légère au delà de 8cc.
Dans l’immense majorité des cas (plus de 95%) une seule injection suffit, et dans 5% des cas une deuxième injection est nécessaire.
Depuis plus de 7 ans aucun des patients ainsi traités n’a eu à subir de manipulation sous anesthésie ni d’arthrolyse arthroscopique.
une zone du corps